
Depuis lors, l’influence réciproque de l’art et de la lumière n’a jamais cessée de grandir avec une appropriation technique toujours plus rapide. Il y a bien plus de connexions qu’on le pense entre l’ingénieur et l’artiste. Ils sont tous deux la même intuition des choses. Avec l’art contemporain, ces connivences ont même atteint un paroxysme. Des pionniers tels que Gyula Kosice et Lucio Fontana dans les années 40 ont commencé à « jouer » avec les néons du chimiste Georges Claude brevetés quinze ans plus tôt, et désormais, aucune déclinaison technologique de la lumière n’échappe aux compositions artistiques : la fibre optique, les leds, le laser, les affichages, les projecteurs, le mapping lumineux… De nouveaux écrins se prêtent même à ce jeu de construction éphémère et cyclique (le jour et la nuit) qui s’accommode à « l’art comme processus » : monuments historiques, façades, nuages, et de plus en plus de pièces noires qui s’inscrivent dans les musées comme les murs blancs qui accueillent les oeuvres. C’est sûr : le futur de la lumière sera artistique.
Jean-François Chougnet, directeur de Marseille Provence 2013