Article La Provence du 10.09.18 – Journaliste : Geneviève Vanlede

Laurence Olivier, la big boss de Marseille Innovation

Laurence Olivier souhaite poursuivre le développement de Marseille Innovation mais aussi en faire « une structure unique en termes de modèle économique et de neutralité ».

À 41 ans, celle qui dirigeait l’Hôtel Technologique depuis 11 ans, a pris les rênes de Marseille Innovation, la plus grande pépinière en région Sud Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Créée en 1996 par Christian Rey, cette structure associative à but non lucratif héberge et accompagne des start-up en phase de démarrage dans les domaines du numérique, du multimédia, de l’audiovisuel, des objets connectés et plus généralement des sciences de l’ingénieur. Depuis toujours Marseille innovation cultive une double ambition : être à la fois accélérateur de croissance et attracteur de talents. Ce sont plus de 140 start-up qui sont incubées aujourd’hui et plus de 800 depuis sa création.

Lilloise de naissance mais Marseillaise de coeur depuis plus de 20 ans, la nouvelle directrice générale, titulaire d’un DESS de sciences économiques, a fait ses premières armes à Marseille Innovation aux côtés de Christian Rey, avant de poursuivre sa carrière dans des cabinets de conseil en stratégie. Et c’est donc sans hésiter qu’elle est revenue en 2007 pour s’occuper de l’Hôtel Technologique. Depuis le départ à la retraite de Christian Rey en juillet, Laurence Olivier est en charge de la gestion des 3 sites de Marseille Innovation (l’Hôtel Technologique qui héberge des start-up du numérique et des sciences de l’ingénieur, l’Hôtel Technoptic qui accompagne les start-up technologiques de l’optique, de la photonique et des objets connectés et le Pôle Média de la Belle-de-Mai qui aide les start-up des secteurs multimédia et contenus numériques) et du quatrième espace, Place de l’Innovation qui ouvrira ses portes le 17 septembre aux Allées Gambetta. « Nous y allons accueillir à terme une vingtaine de start-up évoluant dans l’e-santé, l’intelligence artificielle, les data ou l’industrie 4.0, ou des start-up du digital« , poursuit Laurence Olivier.

Un passage de relais en douceur

Le passage de relais s’est fait en douceur : « On s’est donnés trois ans pour que la passation soit réussie. Christian Rey intègre le Conseil d’administration et demeure vice-président en charge des partenariats. C’est plus de 20 ans de réseaux, un carnet d’adresses extraordinaire, on compte bien utiliser son bon sens et son expérience. »

Les missions ? S’assurer du bon fonctionnement des espaces et du management d’une équipe qui compte 17 personnes et va bientôt s’élargir.

« Vous savez, 70 % de nos ressources viennent de la vente de nos produits et 30% de subventions des collectivités (Métropole, Région et Ville de Marseille pour l’essentiel). Nous proposons une formule d’hébergement couplée à un accompagnement. » Être dans la continuité et dans le changement à la fois, tel est son leitmotiv : « Nous accompagnons les start-up dans la durée sans prise de participation. Les entreprises de tous horizons font appel à notre expertise sur 4 axes d’intervention : la transformation digitale, le sourcing de start-up, l’élargissement de l’entrepreneuriat et la formation de leurs équipes à l’innovation. » Avec des résultats concrets.

De belles pépites soutenues depuis 1996

Marseille Innovation, ce sont de belles réussites comme la société Enovacom, éditeur de logiciels dédiés à la santé, devenue en février une filiale d’Orange Business Services. C’est aussi Provepharm, spécialiste du bleu de méthylène qui investit près de 8 millions d’euros à Marseille pour fabriquer, à partir de fin 2018, des principes actifs pharmaceutiques dans 3000 m² d’atelier pilote, ou encore Traxens qui a développé une solution de traçabilité électronique. Des entreprises aujourd’hui d’envergure internationale, qui ont poussé sous le soleil de Château-Gombert. Sans oublier la technologie AlertGasoil développée par la PME Avenir Développement Durable, qui permet aux sociétés de surveiller et corriger leur consommation.

Source : Geneviève Vanlede / La Provence – 10.09.18