Spécialisée dans l’imagerie en très basse luminosité, la deeptech marseillaise 3L-OPTRONICS a bouclé une levée de fonds pour structurer sa production locale et commercialiser sa technologie de rupture. Créée en 2020 par deux professeurs d’Aix-Marseille Université, Jean-Jacques Simon et Ludovic Escoubas, et un de leurs anciens doctorants, François Attéia, 3L-OPTRONICS développe une solution innovante de vision nocturne haute performance, capable de restituer des images nettes dans des conditions de très faible luminosité
Issue de dix ans de recherche au sein du laboratoire IM2NP (Unité Mixte de Recherche entre Aix-Marseille Université, le CNRS et l’UTLN), la technologie repose sur un procédé breveté de traitement de surface du silicium, matériau constituant les matrices de pixels des imageurs. Ces pixels deviennent alors extrêmement sensibles à la lumière ce qui leur confère des capacités de vision même lorsqu’il y a extrêmement peu de luminosité. Tout l’intérêt de cette innovation repose sur le caractère immédiatement « scalable » du procédé pour l’industrie de la microélectronique qui produit les imageurs en volume et à faible coût. Les débouchés sont multiples : spatial, biotechnologies, industrie, défense, mais aussi automobile, smartphone,…
Accompagnée par Marseille Innovation et lauréate du fonds d’innovation by MI, 3L-OPTRONICS a choisi de développer une unité de production sur place, pour répondre aux besoins des marchés de petits volumes à forte valeur ajoutée. Une stratégie soutenue par une levée de fonds finalisée fin 2024 et réussie avec les conseils du cabinet Top Link Innovation, dont le montant reste confidentiel. Celle-ci permettra de renforcer la capacité commerciale et de structurer l’atelier de production. L’entreprise, soutenue par AMU et le CNRS, accompagnée par BPI, l’Incubateur Impulse, la SATT Sud-Est, le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche via le concours I-Lab, table sur un modèle qui mêle la production en interne pour les petites séries et le licensing et royalties pour les marchés de masse comme l’automobile et les smartphones.
La startup emploie aujourd’hui 10 salariés et prévoit de recruter pour atteindre une quinzaine de personnes d’ici fin 2025. « En nous appuyant sur l’écosystème local et avec le soutien de nos investisseurs, nous mettons sur le marché notre technologie de rupture pour qu’elle devienne un standard de référence et permette de rendre la vision de nuit possible et accessible à tous » précise Ludovic Escoubas.