À Marseille, après avoir lancé un bureau d’études en ingénierie acoustique « Amacoustique », Inès Maresca 25 ans et Mélanie Egger 30 ans, ont fondé Sonarq, une startup tech prenant en compte le bruit, une nuisance urbaine souvent sous-estimée. Le logiciel alimenté par l’intelligence artificielle est capable de guider les acousticiens et les urbanistes dans la conception de villes plus silencieuses.
Après avoir lancé Amacoustique, un premier bureau d’études en ingénierie acoustique spécialisée dans la réduction de nuisances sonores, la nouvelle création, Sonarq, est davantage orientée tech.
Le double projet résulte d’une ambition et d’un parcours conjoint. Inès Maresca a commencé par une année de médecine avant de bifurquer vers la physique, puis un master en acoustique. Après un stage de fin d’études dans un bureau d’ingénierie elle décide de réfléchir à un autre mode de travail. « Créer Sonarq, c’était une manière de m’inventer un environnement professionnel aligné avec mes besoins, tout en apportant une solution concrète à un vrai problème sociétal ». Son binôme Mélanie Egger est, elle, pianiste de formation, passée par un doctorat en musicologie et des postes dans la recherche et le monde culturel. Elle entend avec l’entrepreneuriat, ouvrir un nouveau champ d’expérimentation entre sciences dures et sciences humaines.
« Le bruit, ce n’est pas qu’une donnée physique. C’est une expérience humaine, une perception ». L’accompagnement de Marseille Innovation nous a permis de rentrer dans un écosystème. Les expertises nous ont vraiment aidé à développer notre concept. Au-delà d’une amélioration du diagnostic acoustique, Sonarq promet une véritable plateforme d’aide à la décision, capable d’intégrer les données physiques, les contextes d’usage et les perceptions humaines.
Objectif ? Identifier les points de vigilance dans un projet urbain, anticiper les zones de friction sonore, et proposer des scénarios d’atténuation. « L’outil est pensé pour les bureaux d’études, mais aussi pour les collectivités et aménageurs en quête de solutions concrètes. Aujourd’hui, le bruit est la nuisance numéro un perçue par les habitants, avant même la pollution de l’air », rappellent les fondatrices. « Nous voulons agir en amont » reprend Mélanie Egger.
Sonarq a récemment obtenu ses premiers financements et développe des partenariats avec la Ville de Marseille, la Métropole Aix-Marseille-Provence, et des laboratoires de recherche.
La startup vise une preuve de concept en 2027, avec une commercialisation en 2028. Un soutien crucial dans un secteur encore balbutiant. « Le milieu de l’acoustique est ultra-niche, très masculin, et peu structuré du côté des innovations tech. On a voulu apporter notre pierre à l’édifice, avec une approche plus sensible et transversale ».
Avec Sonarq, Inès et Mélanie espèrent aussi changer le regard sur le son dans les grandes entreprises tech. « L’acoustique reste trop souvent le parent pauvre des projets urbains. Pourtant, c’est un sujet central ! ».